Le notariat est un outil de prévention des conflits. Il émerge au Moyen-Age et sous l'Ancien Régime. L'acte notarié constitue une preuve absolue et pré-constituée. Le notaire est détenteur de l'autorité publique et authentifie la volonté des parties. Une fois l'acte rédigé, le document prend immédiatement un caractère exécutoire.
A l'origine, le notaire, du latin "nota", la note, est un secrétaire. Il est établi auprès de la juridiction d'un tribunal pour recevoir les actes des particuliers. On peut distinguer les notaires en fonction de l'autorité dont ils dépendent. Le "notaire royal" est établi par le roi sur le domaine royal, le "notaire apostolique" par l'évêque sur les terres de l'église, et enfin le "notaire seigneurial" par un seigneur sur ses terres.
En 1539, l'ordonnance de Villers-Cotterêts impose l'usage du français dans la rédaction des actes publics et l'obligation aux notaires de tenir et conserver des registres de leurs minutes. Est également établie l'insinuation judiciaire (enregistrement des actes contenant des donations). En 1561, les notaires doivent faire signer les parties et les témoins.
Jusqu'en 1597, les métiers sont bien distincts : le notaire reçoit et passe les actes qui ne peuvent être délivrés qu'en brevet (un seul exemplaire). Il ne conserve pas de minutes (originaux). Le tabellion, pour sa part, conserve les minutes (originaux) du notaire et en délivre des grosses ou expéditions aux parties (copies conformes). Après 1597, le notaire cumule ces fonctions.
La Révolution provoque une importante réorganisation du notariat. Ainsi, avec la loi des 29 septembre-6 octobre 1791 sur le notariat, les notaires royaux et seigneuriaux sont remplacés par des notaires publics. Ces derniers sont compétents au niveau du département. Cependant, le texte comporte des défauts, il ne prévoit pas la notion d'inamovibilité. C'est pourquoi, certains notaires subissent des pressions pour rédiger des faux. Cette notion apparaitra avec la loi de Ventôse an XI (16 mars 1803). Les notaires seront nommés à vie et auront la liberté de prendre décision.
Dès 1928, une loi autorise les notaires à déposer leurs archives de plus de 125 ans aux Archives nationales pour Paris, et départementales pour la province.
Le caractère public des minutes notariales est officialisé par la loi du 3 janvier 1979. Dès lors, les minutes et répertoires de plus de 100 ans doivent être obligatoirement versés aux archives départementales.
Un notaire produit des archives publiques (minutes et répertoires) mais également des archives privées (dossiers clients). Sous l'Ancien Régime, le dossier client est composé de pièces confiées au notaire par une personne privée ou morale. Depuis le XIX° siècle, un dossier est constitué pour chaque client, permettant de le suivre toute sa vie, correspondance, quittances, grosses, plans, photographies, etc. Il est donc constitué par le notaire pour préparer les actes. En théorie, ces dossiers sont dotés d'un inventaire dactylographié dit "inventaire des mélanges" et d'un index. Le notaire pouvait également cumuler des charges, en étant aussi, par exemple, procureur du roi ou juge. Des documents issus de cette autre charge peuvent avoir été rassemblés avec les minutes ou les dossiers clients, par erreur ou par commodité (exemple : procédure d'inventaire après décès, procès verbal d'arpentage...).